NAPLES (géographie)

NAPLES (géographie)

NAPLES, géographie

Capitale de la Campanie, Naples (1 206 000 hab. selon les estimations de 1991) n’est plus que la troisième ville d’Italie mais reste le plus important foyer industriel du Midi.

Son site est le fond de la baie, encadrée des presqu’îles du Posilippe et du cap Misène, des îles d’Ischia et de Procida à l’ouest, de la presqu’île de Sorrente et de l’île de Capri au sud, dominée par les champs Phlégréens et par le cône fumant du Vésuve. L’occupation humaine est très ancienne et les souvenirs de l’Antiquité grecque et romaine abondent.

Le cœur de la ville est situé entre les hauteurs du Vomero où se dresse le château Sant’Elmo à l’ouest, la via Foria et la place Cavour au nord, la place Garibaldi à l’est, le palais royal, le château angevin et le port au sud. Ce Naples pittoresque, qui attire les touristes, est constitué des vieux quartiers du Dôme, aux ruelles étroites, aux anciennes demeures nobles aujourd’hui dégradées, et plus à l’ouest des quartiers de la période espagnole au plan en damier serré. La population est encore très dense malgré l’insalubrité croissante. Salariés modestes et surtout chômeurs, sous-prolétaires de toutes catégories vivent là avec leur nombreuse famille, jusque dans les bassi , sinistres demi-caves. Ces vieux quartiers ont été éventrés à la fin du XIX^e siècle par de larges rues rectilignes (via Roma, corso Umberto primo) bordées par les grands immeubles des banques, des sociétés commerciales et des administrations. Les destructions de la Seconde Guerre mondiale ont donné lieu au réaménagement partiel du quartier du Mercato, en arrière du port.

Entrepreneurs et spéculateurs immobiliers ont opté pour la construction de quartiers périphériques: populaires et mal équipés à Fuorigrotta et à Bagnoli, près des industries lourdes et polluantes de l’ouest ainsi qu’à l’est de la gare, ils sont de meilleure qualité et mieux équipés pour les classes moyennes sur les hauteurs du Vomero. La grande bourgeoisie et l’aristocratie occupent encore le quartier de la riviera di Chiaia, mais tendent à délaisser leurs vieilles et somptueuses villas du Posilippe et des basses pentes du Vésuve pour s’installer, loin des miasmes urbains et industriels, sur la côte d’Amalfi.

Tout le fond du golfe de Naples est urbanisé depuis Pouzzoles jusqu’à Torre del Greco, tandis que, plus au sud, Torre Annunziata, Pompéi, Castellamare ainsi qu’à l’intérieur d’autres bourgades comme Giugliano, Acerra, Casoria, Pomigliano... sont devenues des villes satellites reliées à Naples par des migrations pendulaires. La zone urbaine ainsi délimitée regroupe environ 2 500 000 habitants sur les 2 700 000 de la province.

Les activités de cette zone urbaine sont variées, mais le nombre des emplois stables reste insuffisant. Il est en baisse dans la pêche, dans la marine et surtout dans l’agriculture de banlieue. Le secteur tertiaire est le principal pourvoyeur d’emplois. Les branches du commerce et de l’administration sont hypertrophiées, phénomène propre à l’ensemble du Midi. Cependant, Naples est la deuxième ville universitaire avec Milan. Son rôle culturel (une des trois bibliothèques nationales) est important bien qu’en déclin. Mais ce n’est que la cinquième place boursière et financière d’Italie. Le mouvement touristique (transit avec les îles) fait de Naples le deuxième port de voyageurs d’Italie avec 745 140 passagers en 1993 (la part des émigrants transocéaniques a beaucoup diminué).

Le complexe portuaire (13,8 millions de tonnes), le quatrième d’Italie, dessert la ville et les différents foyers industriels de la conurbation.

À Naples même, on trouve un grand nombre de petits ateliers, d’entreprises plus ou moins occultes dominées par de grands commerçants, dans la confection principalement, tirant profit du travail sous-rémunéré, souvent à domicile, du sous-prolétariat. Les zones industrielles possèdent de plus gros établissements.

À la vieille usine sidérurgique rénovée, mais réduite de moitié, se sont ajoutées, à Bagnoli, une cimenterie et une usine d’engrais. La zone industrielle du port de Naples possède une raffinerie de pétrole, des industries alimentaires et textiles. Sur le littoral sud, on trouve Castellamare di Stabia avec ses chantiers navals. Du fait des incitations financières et de la présence d’une main-d’œuvre abondante, de nouvelles usines se sont créées dans les villes-satellites de la plaine (mécanique, textile, matériel électrique).

Cependant, conditions de travail et salaires restent à un niveau plus bas que dans le Nord, sauf peut-être dans quelques grandes usines. Le taux de chômage est élevé, et dans de nombreux quartiers populaires la misère subsiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.